La France et l'Europe sont frappées d'immobilisme depuis bien trop longtemps. Pourquoi ? Parce qu'elles restent prisonnières de modèles économiques mortifères, non pas fondés sur l'investissement dans l'avenir mais sur la priorité exclusive donnée aux équilibres budgétaires.
Cet ouvrage raconte pourquoi et comment nous en sommes arrivés là ? Et comment Bercy et les lobbies entretiennent cette logique funeste dont il est urgent de sortir ?
Cette transition nécessaire, qui met au coeur la question écologique, doit d'abord être pensée ensemble, politiquement - dans le cadre des traités actuels -, plutôt que par l'unique prisme économique.
La démission de Nicolas Hulot - qui préface l'ouvrage -, l'a rappelé : à l'heure où la mise en oeuvre d'un véritable plan Marshall vert est indispensable, le déficit budgétaire ne peut plus être l'Alpha et l'Omega des politiques publiques. Aucune règle n'empêche d'agir. Les marges de manoeuvre existent et ce livre est une invitation pressante à profiter des flexibilités que les traités européens autorisent.
30 prêts - 2555 jours
Et si la hausse du prix du pétrole était le début d'une salutaire crise de désintoxication ? Et s'il fallait encourager cette hausse, voire l'accentuer ? Si l'énergie ne vaut rien - car elle est incroyablement sous-évaluée - c'est que ni l'épuisement des ressources en pétrole, ni le coût du changement climatique, ne sont inclus dans son prix. Par un surprenant tour de passe-passe, il s'avère que le PIB peut croître tandis que nous allons droit dans le mur. Nous vivons donc dans l'illusion d'une source d'énergie inépuisable et bon marché, illusion qui nous masque les catastrophes climatiques, économiques et politiques à venir.
Il est temps pour chacun de nous de se montrer réaliste. Une taxe progressive et volontaire sur le pétrole profiterait non seulement à la nature, mais nous protègerait nous-mêmes, à commencer par les plus modestes, face aux mutations économiques à venir. Une idée forte et iconoclaste, pour un livre qui devrait inciter au débat.
Site de Jean-Marc Jancovici
30 prêts - 2190 jours
Une construction métaphysique
Quand la gare de Limoges commença à sortir de terre et à émerger du paysage limougeaud, dans les années 25, ce fut un peu le scandale. Non que l'architecture fût révolutionnaire ; elle était même déjà bien amortie ; elle sentait son avant-guerre de 14, à un moment où le Bauhaus, Frank Lloyd Wright, Le Corbusier et les Frères Perret avaient définitivement clos ce chapitre de l'histoire de l'architecture. Mais c'est qu'on lui trouvait l'air bougnoule ; les journaux du temps sont pleins de petits dessins féroces, où le chef de gare - transformé en muezzin - psalmodie les horaires des trains du haut du campanile. Depuis, les images de cartes postales ont multiplié ces ressemblances, sans trop dire si elles travaillent dans l'ingénuité ou dans le second degré ; à contre-jour, au soleil couchant, sous des nuées d'orage ou des ciels orangés, la Gare des Bénédictins fait dans l'évocation d'Antioche, de Samarkande ou d'al-Azhar. Rapprochements faciles et futiles, alors que l'édifice ne doit rien à l'exotisme. Bien au contraire, c'est une construction qui résume et concentre un archétype du Limousin. Comme les grandes cathédrales, elle est une construction métaphysique.
L'architecture des gares est à la mode, depuis la célèbre exposition Beaubourg. Et c'est très bien ainsi : elle révèle une richesse et une intelligence de son temps, qui avaient échappé jusqu'alors. Une gare, même saupoudrée de fioritures façon Haussmann et d'allégories commerçantes, patriotiques ou coloniales, c'est le triomphe de l'efficacité ; il y a des trains à prendre, des services à assurer, et pas de temps à perdre.
Sauf à Limoges. La Gare des Bénédictins y affirme bien haut d'autres prétentions et bien d'autres richesses.
Georges Chatain
30 prêts - 3650 jours