Le 11 septembre 2012, 255 ouvriers et ouvrières des Ali Enterprises, fabriquant des jeans pour le compte du groupe allemand KiK, périssent dans l'incendie de leur usine à Karachi. Accident ou attentat ? La tragédie suscite des interprétations contradictoires. Faut-il incriminer les logiques prédatrices de la fast-fashion ou les méthodes mafieuses des partis politiques qui ont mis la ville en coupe réglée ?
Partant de la controverse née de la catastrophe, cette enquête nous plonge dans les zones d'ombre de la mondialisation. Explorant les méandres de la capitale industrielle pakistanaise, elle montre comment l'économie manufacturière fait de l'ordre avec du désordre, du profit avec des conflits – au détriment des travailleurs.
À Karachi comme ailleurs, voyous, miliciens ou ex-militaires s'avèrent de redoutables relais de la domination patronale. La comparaison avec l'Europe, les États-Unis et l'Amérique latine confirme la place centrale de ces marchands de force dans la dynamique du capitalisme. Troupes de choc des luttes antisyndicales, ils participent désormais à la casse de l'État social.
Un ouvrage qui lève le voile sur l'envers de la production de nos biens de consommation quotidienne.
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Excédés par le présumé laxisme des tribunaux, les justiciers autoproclamés s'évertuent à punir par eux-mêmes les fauteurs de trouble. Violant la loi pour maintenir l'ordre, ils s'improvisent détectives, juges et bourreaux. Adeptes du lynchage et autres châtiments spectaculaires, ils trouvent un nouveau public sur les réseaux sociaux.
Des groupes d'autodéfense du Far West aux chasseurs de pédophiles en Russie contemporaine, les justiciers hors-la-loi sont typiquement des hommes blancs, réactionnaires et xénophobes. Toutefois, mouvements révolutionnaires et défenseurs des dominés ne s'interdisent pas de manier, à leur tour, le fouet et le feu. L'auto-justice compte en outre de fervents zélateurs dans les services répressifs. Et quand policiers et paramilitaires s'affranchissent du cadre légal pour nettoyer la société, ils précipitent l'avènement de l'État justicier.
Cet essai comparatif s'aventure dans les eaux troubles de la justice sommaire. Au terme d'un périple dans le monde perturbant des redresseurs de torts, une question s'impose : la France est-elle immunisée contre cette fièvre punitive ?
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