" D'où tu parles ? " : l'interjection bien connue des amphis de 1968 se trouve ici prise au sérieux, comme une invitation à dire non un état ou une situation, et moins encore un bilan, mais une trajectoire, une dynamique. Forte d'une œuvre philosophique qui déploie les enjeux de la pensée féministe, Geneviève Fraisse relie ses différents points d'articulation – la redécouverte des révolutionnaires de 1848, les rapports femmes/raison, l'historicité des sexes, les notions de " genre ", de " consentement " ou d'" habeas corpus " – et ses résonances biographiques ou implications pratiques, avec le MLF d'abord et jusqu'au Parlement européen. Elle met ainsi en relief une conception de la recherche visant, loin des solutions toutes faites, à " augmenter le problème ".
30 prêts - 2190 jours
"le climat change ? mais il a toujours changé !"
"le co2 ? ce n'est pas un poison !"
"les ours polaires ? ils prospèrent sur la banquise !"
"prévoir le climat ? mais on n'est même pas capable de prévoir
la météo de la semaine prochaine !"
"de toutes façons, l'être humain s'est toujours adapté
et s'adaptera encore !"
Qui n'a jamais entendu ou lu ces idées reçues ?
Alors que la réalité du changement climatique devient de plus en plus tangible, alors que pour les climatologues, la responsabilité humaine ne fait plus aucun doute, les climatosceptiques s'engouffrent dans la moindre formulation imprécise ou la moindre contradiction apparente et continuent à faire circuler des informations erronées, relayées jusqu'à plus soif sur les réseaux sociaux.
Acteur majeur de la recherche sur le climat en France, le CNRS considère que lutter contre cette désinformation fait partie de ses missions. Il a choisi de travailler avec le bloggeur BonPote et la graphiste Claire Marc pour offrir au lecteur cette bande dessinée, qui permet d'aborder simplement des concepts qui le sont moins.
Sous l'apparente légèreté du graphisme, cet ouvrage couvre des enjeux fondamentaux, et rend compte de ce que l'on sait vraiment sur le changement climatique, ainsi que de la façon dont ce savoir est construit. C'est ce qui fait la force de cet ouvrage.
30 prêts - 2190 jours
Ne pas devenir un peuple de fourmis, manipulé par le verbe, l'image et l'informatique.
Oser, résister et s'aventurer ! C'est la philosophie de vie que Jean Malaurie poursuit depuis les années 1950 et son inoubliable combat pour les légendaires Inuit de Thulé, menacés par une scandaleuse base nucléaire au coeur de leur territoire.
Ne pas devenir un peuple de fourmis, manipulé par le verbe, l'image et l'informatique.
Oser, résister et s'aventurer ! C'est la philosophie de vie que Jean Malaurie poursuit depuis les années 1950 et son inoubliable combat pour les légendaires Inuit de Thulé, menacés par une scandaleuse base nucléaire au coeur de leur territoire.
Réfractaire-résistant à l'ordre nazi, Jean Malaurie est un grand scientifique, géomorphologue devenu géophilosophe, et un défenseur résolu de l'alliance des sciences humaines et naturelles.
Le père fondateur de la collection Terre Humaine réunit ici des réflexions rares et précieuses sur son parcours intellectuel, sur l'écologie humaine ou l'enseignement supérieur. Il nous découvre aussi des pans plus intimes de sa personnalité singulière.
30 prêts - 2190 jours
Il est inhabituel qu'une idée mathématique se diffuse dans la société. C'est pourtant le cas avec la théorie du chaos, popularisée grâce à l'effet papillon, selon lequel le battement d'ailes d'un papillon au Brésil pourrait provoquer une tornade au Texas.
Depuis Galilée et Newton, la physique et les mathématiques sont traversées par cette question du déterminisme. Si la science semble d'abord en état de tout prédire, elle doit reconnaître, vers la fin du XIXe siècle, l'infinie complexité du monde et l'impossibilité pratique de prévoir le futur en fonction du présent.
Étienne Ghys restitue ici le cheminement de grands scientifiques et nous fait toucher du doigt, toujours de manière très accessible, la portée conceptuelle de l'abstraction mathématique.
30 prêts - 2190 jours
La tentation est grande de chercher, dans l'histoire de l'Univers et dans celle de ses origines, une réponse à nos questions existentielles. Mais la science, réfractaire à ces questions, se contente de s'appuyer sur ce qui est définitivement élucidé pour aller vers l'immense à découvrir.
C'est en physicien que Michel Crézé nous conte cette histoire, depuis le bien mal nommé " Big Bang ", nimbé d'un brouillard épais d'où émergent des structures nuageuses faites des atomes les plus simples. Là naissent les premières étoiles, forges des éléments plus complexes, et les premières galaxies. Pendant des milliards d'années, étoiles et galaxies vont coopérer pour produire des cortèges de planètes riches de toute la diversité de la matière. Sur la Terre au moins se sont trouvé réunies les conditions suffisantes pour qu'apparaisse la vie.
Un récit de voyage vers l'infini qui se dérobe, un scénario où s'emboîtent magnifiquement les ressources de toutes les sciences, et aux frontières duquel on voit déjà se dessiner des failles, des fenêtres ouvertes pour chercher plus loin.
30 prêts - 2190 jours
Leurs deux noms résonnent comme ceux des figures tutélaires du cinéma français d'auteur. Ces pères fondateurs de la Nouvelle Vague, critiques de la " qualité française ", ressemblent-ils à leur image : l'un, créateur de formes cinématographiques, bénéficiant d'une aura extraordinaire auprès des milieux intellectuels, non commercial, et l'autre, aimé, populaire, sachant raconter des histoires et mettre en scène sans avoir révolutionné le cinéma ? C'est à une brillante analyse que nous invite cet ouvrage à travers toute la cinématographie des deux célèbres réalisateurs. Jouant adroitement de la chronologie de leurs films respectifs, Arnaud Guigue met en évidence leur différence dès le départ. Qu'ont de commun ces films noirs détournés, Tirez sur le pianiste et À bout de souffle ; ou ces films de science-fiction Fahrenheit 451 et Alphaville ? L'analyse des scénarios, de la direction d'acteurs, de thèmes spécifiques tel celui de l'éducation, et surtout des images approfondit cette confrontation de deux pratiques et de deux visions du monde tout en ajoutant au plaisir de la lecture du cinéphile et de l'amateur. À contre-courant des images toutes faites, un essai revigorant qui est aussi une traversée et une relecture non conformiste de l'histoire du cinéma français.
30 prêts - 2190 jours
Depuis près d'un quart de siècle, une guerre entre les États-Unis et la Chine est annoncée et redoutée. Elle paraît moins improbable désormais, alors que les rivalités ne cessent de s'exacerber.
Historien des relations internationales, Pierre Grosser revient sur les rapports qu'ont entretenus les deux pays sur le temps long. Très tendues durant les premières décennies de la guerre froide, qui fut chaude en Asie, ces relations semblaient être durablement sur les rails de la coopération après la normalisation des années 1970. Mais les divergences de vue d'un côté et de l'autre du Pacifique n'ont fait qu'entretenir les tensions, jusqu'à la confrontation actuelle.
En mobilisant les riches débats sur les causes et le déclenchement des conflits du XXe siècle, il liste les éléments qui pourraient mener les États-Unis et la Chine à entrer en guerre (en critiquant notamment la notion de " piège de Thucydide ", régulièrement mobilisée pour souligner le caractère inévitable d'un affrontement entre les deux puissances), mais aussi ce qui pourrait empêcher qu'elle ait lieu.
30 prêts - 2190 jours
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
30 prêts - 3650 jours
" Mon cher confrère ", " mon cher ami " : ces formules de courtoisie commencent les lettres ici rassemblées, dans lesquelles le Docteur H. P., installé dans le nord-ouest de la France au milieu du XXe siècle, remercie des médecins de lui avoir adressé un patient ou une patiente en consultation. En quelques phrases d'une froideur clinique manifestant son assurance et laissant percer son amusement ou son ennui, il dresse en toute complicité professionnelle le portrait de chacun et chacune (autant de " cas intéressants "), avant d'esquisser différentes pistes thérapeutiques.
Se révèle alors un feuilleté de techniques qui plonge ses racines au XIXe siècle et ouvre sur le règne contemporain des molécules chimiques. Se mêlent lobotomie (" l'opération n'a aucune gravité en elle-même "), électrochocs, psychanalyse (à condition d'en avoir les moyens intellectuels et financiers, " il ne peut en être question chez ce sujet mental fruste "), cocktails médicamenteux, préconisations de bon sens et aveux d'impuissance devant telle ou telle névrose " absolument incurable ".
Un témoignage de la souffrance psychique ordinaire où percent d'infimes éclats de vies inconscientes, autant qu'un accès à la fabrique quotidienne du soin psychiatrique, dans un moment de transformation profonde de la prise en charge de la maladie mentale. Un document exceptionnel.
30 prêts - 2190 jours
En lançant son " Opération spéciale " le 24 février 2022, Vladimir Poutine, qui la veille ou presque jurait sur l'honneur n'avoir aucune intention belliqueuse, espérait voir l'Ukraine capituler en quelques jours, les démocraties occidentales reculer une nouvelle fois et son projet d'une nouvelle " Grande Russie " prendre corps. Quelques semaines ont suffi à mettre en lumière ses multiples erreurs.
Passée la sidération entretenue par un flot continu d'informations, cette guerre entre démocratie et anti-démocratie permet de tirer des enseignements sur l'une comme sur l'autre. Elle vient clore l'ère ouverte avec la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'Union soviétique, marquée par l'aveuglement et les errements de démocraties libérales qui se sont crues d'abord triomphantes, puis fragiles et fatiguées – au point de capituler devant l'affirmation d'un pouvoir hostile suscitant en leur sein quelque fascination. Elle vient tout autant révéler les insuffisances et la perte de prise avec la réalité du pouvoir poutinien marqué par l'
hubris d'un homme en décalage avec son ex-Empire, voire avec sa propre société.
Les démocraties des années 2020 n'auront d'autre choix que de s'armer face aux anti-démocraties, la chose est désormais entendue. Mais leur véritable puissance ne peut venir que d'une confiance renouvelée en leur propre modèle politique, susceptible d'ouvrir une voie d'avenir aux populations qui se débattent aujourd'hui sous la tyrannie.
30 prêts - 2190 jours
Quand a lieu l'ovulation ? Quelles sont les chances de succès d'une PMA ? Peut-on deviner le sexe de l'enfant à naître ? Qu'en est-il vraiment de la consommation d'alcool pendant la grossesse ? Peut-on rester végétalienne ? Le fœtus est-il sensible à la musique ? Pourquoi l'accouchement est-il douloureux ? Y a-t-il une méthode naturelle de déclenchement ? Accouche-t-on davantage les nuits de pleine lune ? Que voient les nourrissons ? Le père peut-il allaiter ? Pourquoi les enfants n'aiment-ils pas les légumes ?
Autant de questions sérieuses ou futiles, complexes ou inquiétantes, que les futurs parents comme ceux de jeunes enfants se posent. Mais, entre désinformation, lobbying, légendes urbaines, il n'est pas simple de trouver des réponses fiables et complètes. Les scientifiques se sont penchés sur ces questions et bien d'autres encore. Cet ouvrage met enfin leurs études à la portée de tous !
30 prêts - 2190 jours
À l'aube de notre modernité, le romantisme a transformé la littérature, la musique, les Beaux-Arts. Mais, plus généralement, il a bouleversé notre manière de penser, d'aimer, de percevoir la nature ou l'Histoire – en un mot, de vivre. Né en terre germanique, il a brillé d'un éclat formidable dans la France postrévolutionnaire, avant d'essaimer dans l'Europe entière et, au-delà, dans les empires coloniaux et en Amérique, où il a toujours accompagné la naissance des États nationaux. Ce dictionnaire, le premier à en présenter une vision globale, propose en 649 articles de tout connaître des poètes, artistes, penseurs ou hommes politiques qui ont fait le romantisme : Byron, Hugo, Beethoven, Novalis, Chopin, Turner, Delacroix, Pouchkine, Garibaldi... Le lecteur y découvrira également les idées, les motifs, les modes qui dessinent les contours de la culture romantique et permettent d'en saisir les multiples visages à travers le monde. Un ouvrage exceptionnel qui restitue le mouvement romantique dans toute sa complexité.
30 prêts - 2190 jours
Les séries télévisées, comme toute " culture populaire ", transforment la définition de l'art : d'objet de distinction, il se fait œuvre d'éducation morale et politique. En mettant en avant des questions politiques, et en y apportant des réponses radicales, elles éveillent les sensibilités sur des enjeux contemporains majeurs.
Menace terroriste et espionnage (Homeland, The Americans, Le Bureau des légendes), ambition personnelle des dirigeants (Game of Thrones, Baron Noir), éthique du capitalisme néolibéral (The Good Place), féminisme et intersectionnalité (Orange is the New Black, I May Destroy You, Killing Eve), conflit israélo-palestinien (Fauda, Our Boys), racisme et antisémitisme (Lupin, Watchmen, The Plot Against America), impact de la fiction sur la réalité géopolitique (Serviteur du peuple), fatalité des inégalités sociales (The Wire, Engrenages), menace apocalyptique (The Walking Dead), dérives des nouvelles technologies (Black Mirror), violence du système carcéral (Orange is the New Black) : sur tous ces éléments, les séries fournissent des référents culturels communs forts, qui peuplent conversations ordinaires et débats politiques. Leur impact sur les régimes démocratiques, conçus comme espaces de délibération, de contestation et de transformation sociale, est majeur.
Un décryptage d'une vingtaine de séries pour en souligner la puissance éthique et politique.
30 prêts - 2190 jours
Fondé en 1948 pour ouvrir une voie entre le Parti communiste et la SFIO, et refuser le face-à-face entre blocs au seuil de la guerre froide, le Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR), souvent réduit au nom de son animateur le plus célèbre – un Jean-Paul Sartre alors au faîte de sa gloire – n'est évoqué que pour son échec. Cas limite et inédit d'intervention d'intellectuels et d'intellectuelles dans le champ politique, sa disparition dès l'année suivante marquerait l'impossibilité de leur engagement partisan autant que celle d'une " troisième voie ". Pour la première fois, cette vaste enquête nourrie d'archives et d'entretiens interroge ce parti politique en train de se faire. Qui sont ses militantes et militants ? Quelle place le mouvement occupe-t-il dans leur trajectoire ? Quelles sont les dynamiques qui expliquent l'essor et les pratiques du RDR, puis son délitement ?
Au croisement de l'histoire politique et de la sociologie, cette étude parvient à faire de la tentation partisane un prisme qui révèle les recompositions politiques et sociales à l'œuvre entre Libération et guerre froide et met en jeu, par la construction d'un intellectuel collectif, la tension sans cesse renouvelée entre savoir et engagement.
30 prêts - 2190 jours
En août 1940, le maréchal Pétain, chef de l'État français, décide de rassembler les anciens combattants dans une organisation unique, afin de relayer sa politique dans tout le pays. Avec plus d'un million d'adhérents, la Légion française des combattants s'impose comme le seul mouvement de masse du régime de Vichy.
La propagande pétainiste présente ces légionnaires comme les symboles de la popularité du chef de l'État, mais la réalité est plus complexe. De fait, les anciens combattants étaient déjà répartis dans l'entre-deux-guerres dans des associations très actives dont la Légion prend, à bien des égards, la suite.
Au plus près de ses membres et de leurs activités concrètes, Anne-Sophie Anglaret retrace la naissance, l'action et le déclin des sections de la Légion et montre la force des sociabilités locales par-delà le changement de régime. Elle met aussi en lumière la grande porosité idéologique entre les principes de la révolution nationale et les associations conservatrices d'avant-guerre.
Elle permet ainsi de mieux comprendre ce qu'a été la Légion et, partant, ce qu'a été Vichy : non pas une parenthèse, mais l'adaptation d'une tendance de fond à un contexte exceptionnel.
30 prêts - 2190 jours
1871. L'Algérie sous séquestre
Une coupe dans le corps social (XIX e-XX e siècle)
Algérie, 1871 : la plus importante insurrection avant la guerre d'indépendance est menée contre les forces coloniales françaises. Dans son sillage, environ 900 000 Algériens, plus du quart de la population totale, se voient infliger un séquestre sur leurs terres, maisons ou plantations. Cette mesure punitive du gouvernement français est exceptionnelle par son ampleur comme par la place qu'elle occupe au xixe siècle dans le monde. Si elle ne débouche pas toujours sur la confiscation définitive des biens, leur restitution (payante) est généralement conditionnée. Tout dépend de la responsabilité attribuée à titre individuel ou collectif dans la révolte, de l'inventaire et de l'estimation des droits de chacun, de l'emplacement des terres qui intéressent ou non la colonisation.
Les archives du séquestre permettent une plongée dans le corps social que Didier Guignard entreprend à l'échelle du bassin versant de l'oued Isser, en Kabylie occidentale. Il y révèle la nature et l'étroitesse des liens entre les habitants, leurs formes d'adaptation au milieu et les bouleversements endurés. À partir d'une enquête de terrain, il fait remonter ses observations aux années 1840 puis les poursuit jusqu'aux années 1930, pour mieux nous faire comprendre les ressorts d'une société rurale entrée en révolte et l'évolution contrastée d'un lourd héritage.
Si le séquestre des années 1870, moment phare de la colonisation française en Algérie, a déjà retenu l'attention des historiens, cette approche comparative et au plus près de la société rurale, qui emprunte autant à la géographie qu'à l'anthropologie, est inédite.
Préface de Neil MacMaster
30 prêts - 2190 jours
Tout au long du XXe siècle, les enfants ont été victimes des guerres et des génocides. Perdus lors d'une évacuation ou de déplacements forcés, restés seuls après la mort de leurs parents, arrachés à leurs proches dans le processus génocidaire, beaucoup ont vécu la séparation, brutale et souvent définitive, d'avec leur famille.
Les millions d'orphelins de la Grande Guerre, puis l'innombrable cohorte d'enfants abandonnés, déplacés et réfugiés, errant dans l'Europe de la Seconde Guerre mondiale, ont tour à tour conduit, non sans controverses et difficultés, à l'invention de nouvelles formes de prise en charge associative, étatique ou internationale.
À travers cette figure du " sans famille ", ce livre propose une exploration des conflits à hauteur d'enfant. " Sans famille " ne signifie pas nécessairement " sans personne ", et les auteurs et autrices étudient également le rôle des fratries, des parents de substitution, des services sociaux ou des groupes de pairs, qui, à des degrés divers, peuvent prétendre recréer un foyer. Ils interrogent plus largement ces expériences enfantines, depuis le temps de la séparation jusqu'aux traces, parfois traumatiques, laissées par ces événements.
30 prêts - 2190 jours
Le 11 septembre 2012, 255 ouvriers et ouvrières des Ali Enterprises, fabriquant des jeans pour le compte du groupe allemand KiK, périssent dans l'incendie de leur usine à Karachi. Accident ou attentat ? La tragédie suscite des interprétations contradictoires. Faut-il incriminer les logiques prédatrices de la fast-fashion ou les méthodes mafieuses des partis politiques qui ont mis la ville en coupe réglée ?
Partant de la controverse née de la catastrophe, cette enquête nous plonge dans les zones d'ombre de la mondialisation. Explorant les méandres de la capitale industrielle pakistanaise, elle montre comment l'économie manufacturière fait de l'ordre avec du désordre, du profit avec des conflits – au détriment des travailleurs.
À Karachi comme ailleurs, voyous, miliciens ou ex-militaires s'avèrent de redoutables relais de la domination patronale. La comparaison avec l'Europe, les États-Unis et l'Amérique latine confirme la place centrale de ces marchands de force dans la dynamique du capitalisme. Troupes de choc des luttes antisyndicales, ils participent désormais à la casse de l'État social.
Un ouvrage qui lève le voile sur l'envers de la production de nos biens de consommation quotidienne.
30 prêts - 2190 jours
Considéré comme un des grands anthropologues français du XXe siècle, Philippe Descola réalise son premier terrain en Amazonie. En ethnographe, il vit des années durant au sein de la tribu des Jivaros Achuar, et observe les relations que ces Amérindiens entretiennent avec les êtres de la nature. En ethnologue, il montre que l'opposition traditionnellement établie en Occident entre nature et culture ne se vérifie pas chez les Achuar, qui attribuent des caractéristiques humaines à la nature. En anthropologue enfin, il définit quatre modes de rapport au monde que sont le totémisme, l'animisme, le naturalisme et l'analogisme permettant de rendre compte des relations de l'homme à son environnement.
En un texte clair et didactique, Philippe Descola nous restitue les grandes étapes de son parcours et nous introduit de manière vivante à la pratique de l'anthropologie et à une " écologie des relations ".
30 prêts - 2190 jours
Russes et Ukrainiens, les frères inégaux
Du Moyen Âge à nos jours
Depuis l'annexion de la Crimée et le déclenchement du conflit du Donbass en 2014, l'Ukraine a été constamment confrontée à diverses formes de pression militaire de la Russie. L'invasion de 2022 témoigne de la volonté obstinée du régime de Poutine de mettre sous tutelle son voisin occidental, voire d'anéantir l'État ukrainien. La guerre, justifiée à Moscou par des nécessités soi-disant historiques, s'appuie sur une vision impériale selon laquelle le destin de la Russie serait de contrôler les territoires qui l'entourent.
Un détour par l'histoire s'impose pour mettre à nu cet édifice idéologique. Grand spécialiste des empires à l'est de l'Europe,
Andreas Kappeler analyse ici avec finesse l'évolution des rapports
entre l'Ukraine et la Russie depuis le Moyen Âge. Il nous montre pourquoi l'unité prétendue naturelle des peuples ukrainien et russe est un mythe. Si les deux peuples se disputent encore l'héritage du " berceau commun " de la Rous' de Kyiv, leurs trajectoires diffèrent à partir du xiiie siècle. Il est essentiel de revenir sur les interactions, les rencontres entre ces " frères inégaux ", mais aussi sur les processus de distanciation et de construction des identités nationales, ainsi que sur les cultures mémorielles et usages politiques différenciés de l'histoire.
Une remise en perspective, sur le temps long, de la première guerre européenne du XXIe siècle.
30 prêts - 2190 jours
À la fin des années 1930, près de 760 000 Juifs vivaient en Roumanie. En 1945, ils n'étaient plus que 375 000. Fondé sur un accès privilégié aux archives secrètes du gouvernement roumain, ce livre offre une analyse sans précédent de milliers de documents délibérément cachés jusqu'aux années 1990. Pièces d'archives, rapports, mémoires de survivants, lettres privées, Radu Ioanid mobilise tous ces éléments pour restituer les politiques roumaines de persécution et d'extermination des Juifs sous le régime dictatorial de Ion Antonescu.
Parmi les centaines de milliers de Juifs roumains disparus pendant la Seconde Guerre mondiale, les deux tiers ont en réalité péri sous les coups de l'administration d'Antonescu, et non dans les camps du Grand Reich, comme on l'a longtemps pensé. Ce sont ainsi au moins 250 000 Juifs qui moururent sur ordre direct des autorités de Bucarest. Déportations en masse vers la Transnistrie, massacres par la police et la gendarmerie à Jassy, Odessa ou Berezovka : il y eut une véritable " solution finale " à la roumaine.
Radu Ioanid met en lumière la réalité des persécutions, la cruauté de leurs auteurs, leur opportunisme flagrant et leur cynisme sans frein. Cette histoire est celle de la destruction et de la survie ; de la réaction des Allemands face à la violence roumaine désordonnée ; d'une politique nationale fluctuante dans le contexte mouvant de la guerre qui a permis à plus de 300 000 Juifs roumains de survivre.
Des études documentées comme celle de Radu Ioanid constituent la meilleure réponse aux tendances actuelles dans de nombreux pays, dont la Roumanie, à réhabiliter les auteurs des crimes de l'époque de l'Holocauste.
30 prêts - 2190 jours
L'histoire de la Renaissance a fait une place à l'art de ses grands architectes, Brunelleschi, Bramante ou Delorme. Mais elle n'a eu aucun égard ou presque pour leur pendant maritime. Les mots de la mer et de l'architecture navale, souvent exigeants, semblent former comme un écran à notre connaissance. Pourtant, l'univers maritime fait partie de l'Histoire, de notre horizon culturel. Et plus encore la Méditerranée, ce complexe de mers cher à Fernand Braudel. Au cours de la Renaissance, sans navires, il n'y aurait eu ni commerce entre les rives de la Méditerranée, ni échanges intellectuels, ni guerres.
En s'appuyant sur les écrits des XVe et XVIe siècles, mais aussi sur les découvertes archéologiques, cette étude réinterroge l'art de la construction et du charpentier de marine. Après un bref retour sur les techniques et leur vocabulaire, le lecteur se laisse porter dans une exploration fine des conceptions navales, pour en saisir les lointaines origines, les innovations, mais aussi les secrets. Croisant les sources, Éric Rieth pose des jalons pour une première histoire de l'architecture navale de la Renaissance, en tenant compte, avec soin et attention, de l'imbrication inextricable des espaces de navigation méditerranéens. Acteur et témoin de l'histoire, le bateau est le signe, visible et tangible, d'une civilisation foisonnante.
30 prêts - 2190 jours
La première révolution quantique qui naît notamment sous l'impulsion d'Einstein au début du XXe siècle, bouleverse notre vision du monde, fait émerger des concepts surprenants comme la dualité onde-particule, et conduit à des inventions majeures : le transistor, le laser, les circuits intégrés des ordinateurs.
Moins connu est le développement d'une deuxième révolution quantique initiée en 1935 par le débat entre Albert Einstein et Niels Bohr, et rendue possible à partir de la fin des années 1960 par l'expérimentation sur des particules individuelles. Cette révolution, qui se déroule encore sous nos yeux, repose sur la notion étrange de particules intriquées qui se comportent de manière extraordinairement similaire même lorsqu'elles sont éloignées. Cette notion a été vérifiée en particulier dans les expériences d'Alain Aspect au début des années 1980 et connaît déjà des applications concrètes, notamment en matière de cryptographie. Elle pourrait déboucher à terme sur des technologies nouvelles comme l'informatique quantique.
Tourné vers une physique d'avenir, cet ouvrage raconte une magnifi que histoire de science, dans laquelle l'expérimentation a permis de trancher des débats philosophiques.
30 prêts - 2190 jours
Grand Vizir, homme de parti à la tête du Comité Union et Progrès, Talaat Pacha (1874-1921) a exercé un pouvoir considérable et s'est imposé comme le dirigeant de facto de l'Empire ottoman pendant la Grande Guerre. Hans-Lukas Kieser brosse ici magistralement son portrait, depuis son rôle dans la révolution jeune-turque de 1908 jusqu'à son exil dans l'Allemagne de Weimar en 1918 et son assassinat. Il explique comment Talaat s'est maintenu à la tête de l'Empire grâce à un puissant mélange d'impérialisme revisité, d'islam politique, de violence extrême et d'ultra ethno-nationalisme qu'il a contribué à forger et qui a affecté toutes les minorités non turques. Il examine précisément ce qui l'a conduit à organiser et faire exécuter un acte monstrueux, fondateur de la nation turque : le génocide des Arméniens. Replaçant cette histoire au cœur des événements mondiaux, pointant la complicité plus ou moins appuyée de ses voisins occidentaux, Hans-Lukas Kieser montre combien les actions cataclysmiques de Talaat et ses crimes, restés impunis, ont été déclencheurs de notre " terrible XXe siècle ".
Par sa conception de ce que devait être la nation, Talaat, avant Kemal Atatürk en 1923, a posé les fondations de la Turquie moderne. Il a continué à exercer une influence souterraine jusqu'à nos jours.
Préface d'Antoine Garapon
Traduction de l'allemand par Gari Ulubeyan
30 prêts - 2190 jours